La Contre-Clef a deux sens … deux usages très différents mais dont la force symbolique est riche.
Au 12ème siècle, c’est d’abord la deuxième clef qu’il faut avoir pour ouvrir une porte. Avec une seule, rien ne s’ouvre.
Cette allégorie est évoquée par Pierre Soulages dans son livre d’entretien avec Charles Juliet (Edition L’Echoppe – Paris) dans lequel il cite ce poème de Guillaume II d’Aquitaine:
« … Mon poème est fait, je ne sais pas sur quoi,
Je le transmettrai à celui
Qui le transmettra par quelqu’un d’autre
Là-bas vers l’Anjou,
Pour qu’il me transmette de son étui la Contre-Clef « .
Guillaume IX d’Aquitaine (1071 – 1127)
C’est la combinaison harmonieuse de deux clefs, de deux regards, qui va permettre une ouverture nouvelle. Une ouverture qui ne se fait pas dans une logique d’opposition, « contre », mais dans une démarche d’échange et d’alliance, « avec ».
La Contre – Clef est aussi un élément d’architecture : c’est le pierre placée de chaque côté de la clef de voûte. La Contre-Clef est une partie essentielle de l’édifice mais elle n’est pas au centre: on ne la voit pas mais elle porte, elle aussi, tout le poids.
Ce sont ces images de l’alliance et de la présence « à côté » qui illustrent la relation entre le patient et le thérapeute.