Savoir piloter un ballon dirigeable, c’est savoir naviguer à bonne hauteur, ni trop haut, ni trop bas. Voilà une clef pour se confronter aux éléments qui n’ont que faire de notre désir d’aller d’un point A à un point B.
Ce n’est donc pas un combat qu’il faut mener avec son environnement, car il est perdu d’avance, c’est une alliance basée sur un subtile dosage entre humilité, écoute et intuition. En ballon, on ne choisit pas toujours le lieu d’arrivée et on ne revient pas en arrière. On « arrive » car on a su écouter les signes offerts par son environnement et ajuster sa hauteur pour éviter les trous d’air et la violence des vents contraires. Le calme succédera à la bourrasque et inversement.
La bonne hauteur, c’est aussi celle qui permet de voir loin sans oublier les menaces immédiates ou celles qu’on pensait trop vite être écartées. L’envol majestueux du ballon peut-être réduit à une chute brutale et sans grâce si la nacelle s’accroche aux sommets des plus beaux et plus grands arbres. Tout est question de savoir où l’on va mais surtout sans oublier de regarder d’où l’on part.
On peut imaginer que le pilote aguerrit de ce ballon ait tout anticipé par une préparation sans faille et une parfaite connaissance de la carte des vents. Mais la maîtrise de la carte de « la connaissance de soi » serait-elle la garantie d’un voyage sans heurt ? Le croire est la meilleure garantie de l’échec.
Une chose dont le pilote ne pourra ignorer pour arriver à son but : re-sentir. Les sens en éveil pour entendre ce que disent le vent, le soleil, le froid, le chaud, … savoir entendre ce que le corps ressent pour que les décisions prises soient dans un lien juste avec l’environnement.
On ne commande au vent qu’en lui obéissant